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Dictionnaire historique de la langue française en trois volumes par Alain Rey

Le Robert, 16 mars 2006
Les mots français en usage et quelques autres délaissés, avec leur origine proche et lointaine ; leur apparition datée dans l'usage, depuis l'an 842 jusqu'à nos jours ; leur histoire convenablement détaillée, comprenant les significations variées, les emplois successifs, les expressions et locutions les plus notables, ainsi que des considérations sur les idées et les choses désignées ; les évolutions et les révolutions des formes et des contenus ; les échanges et parentés entre langues, européennes surtout ; et en outre des articles encyclopédiques concernant les idiomes liés au français et le français lui-même, ainsi que les notions de linguistique utiles à la compréhension de l'ouvrage, un glossaire de même intention, une chronologie des principaux textes en français et enfin quelques figures illustrant le voyage et les errances des signes et des idées. Le tout recueilli et disposé pour l'utilité et l'agrément du lecteur.

 

Les Dieux post-modernes. Manifeste pour la transparence de la science. Georges Miedzianagora.

Editon Complexe 1992
Docteur en droit et en philosophie, professeur de philosophie à l'ULB, de 1960 à 1974, puis recteur de l'École Élisée Reclus, Georges Miedzianagora a rédigé après dix années de recherches sur la physique un ouvrage saisissant, une remise en question radicale de notre pensée contemporaine. Au centre d'un de mes textes "Penser n’est pas croire !" je me dois de recommander sa lecture, indispensable et (à ma connaissance) unique travail de dévoilement des contrevérités qui fondent la physique et la science moderne.

 

Sur l'Etat : Cours au Collège de France (1989-1992) par Pierre Bourdieu

Le Robert, 16 mars 2006
Transversale à l'œuvre de Pierre Bourdieu, la question de l'Etat n'a pu faire l'objet du livre qui devait en unifier la théorie. Or celle-ci fournit à bien des égards la clé d'intégration de l'ensemble de ses recherches. Etudier cet " objet impensable ", c'est en effet appréhender le lieu d'où, dans les sociétés modernes, tous les pouvoirs tirent en dernière instance leur légitimité et leur autorité. Dévoilant les illusions de la " pensée d'Etat ", vouée à entretenir la croyance en un principe de gouvernement orienté vers le bien commun, comme celles de l'" humeur anti-institutionnelle ", qui résume la construction d'un appareil bureaucratique à une fonction de maintien de l'ordre social, Pierre Bourdieu montre que cette " fiction collective " aux effets bien réels est à la fois le produit, l'enjeu et l'espace ultimes de toutes les luttes d'intérêts. Mais, à rebours de sa réputation de théoricien ardu, cette transcription donne aussi à lire un " autre Bourdieu ", d'autant plus concret et pédagogue qu'il livre sa pensée en cours d'élaboration. A l'heure où la crise financière permet à des instances supranationales de hâter le basculement du rapport de force et de condamner, au mépris des démocraties, les services publics au démantèlement, cet ouvrage apporte enfin les instruments critiques nécessaires pour assumer, en toute lucidité, un rôle de citoyen.

 

Langage et pouvoir symbolique par Pierre Bourdieu

Seuil; Édition : Ed. rev. et augm. (4 septembre 2001)
Message destiné à être déchiffré, la parole est aussi un produit, livré à l'appréciation, dont la valeur se mesure par rapport à d'autres, plus rares ou plus communs et un instrument de pouvoir : on peut agir avec des mots, ordres ou mots d'ordre. Mais la force qui agit à travers les mots, est-elle dans les paroles ou dans les porte-parole ou, plus justement, dans le groupe même sur lequel s'exerce leur pouvoir ? Il faut donc intégrer des traditions théoriques fictivement opposées, pour construire une théorie du pouvoir symbolique qui est indispensable pour comprendre le terrain d'exercice privilégié du pouvoir symbolique, celui de la politique, et tout spécialement les luttes nationalistes ou régionalistes. Mais la politique n'est pas le seul lieu où opère la violence symbolique, cet abus de pouvoir d'autant plus pernicieux qu'il s'exerce dans et par son invisibilité: seule une forme très particulière d'analyse du discours peut le débusquer là où l'on s'attendait le moins à le trouver, comme dans ces textes philosophiques dont la rigueur apparente n'est que la trace visible de la censure particulièrement rigoureuse du marché auquel ils sont destinés.

 

La Domination masculine par Pierre Bourdieu

Seuil; Édition : Éd. augm. d'une préface (5 septembre 2002)
La domination masculine est tellement ancrée dans nos inconscients que nous ne l'apercevons plus, tellement accordée à nos attentes que nous avons du mal à la remettre en question. La description ethnographique de la société kabyle, véritable conservatoire de l'inconscient méditerranéen, fournit un instrument extrêmement puissant pour dissoudre les évidences et explorer les structures symboliques de cet inconscient androcentrique qui survit chez les hommes et les femmes d'aujourd'hui. Mais la découverte des permanences oblige à renverser la manière habituelle de poser le problème : comment s'opère le travail historique de déshistoricisation ? Quels sont les mécanismes et les institutions, Famille, Eglise, Ecole ou Etat, qui accomplissent le travail de reproduction ? Est-il possible de les neutraliser pour libérer les forces de changement qu'ils parviennent à entraver ?

 

Traité d'athéologie : Physique de la métaphysique par Michel Onfray

Le Livre de Poche (4 octobre 2006))
« Les trois monothéismes, animés par une même pulsion de mort généalogique, partagent une série de mépris identiques : haine de la raison et de l'intelligence ; haine de la liberté ; haine de tous les livres au nom d'un seul ; haine de la vie ; haine de la sexualité, des femmes et du plaisir ; haine du féminin ; haine des corps, des désirs, des pulsions. En lieu et place et de tout cela, judaïsme, christianisme et islam défendent : la foi et la croyance, l'obéissance et la soumission, le goût de la mort et la passion de l'au-delà, l'ange asexué et la chasteté, la virginité et la fidélité monogamique, l'épouse et la mère, l'âme e l'esprit. Autant dire la vie crucifiée et le néant célébré? » M.O. En philosophie, il y eut jadis une époque « Mort de Dieu ». La nôtre, ajoute Michel Onfray, serait plutôt celle de son retour. D'où l'urgence, selon lui, d'un athéisme argumenté, construit, solide et militant.

 

Politique du rebelle par Michel Onfray

Le Livre de Poche (1 juin 1999)
Poursuivant l'exploration de sa philosophie hédoniste, Michel Onfray en aborde ici le versant politique. Voici donc, magnifiée, la figure du rebelle dont le génie colérique porte, à travers l'histoire, l'irrépressible désir de révolution. Une mystique de gauche ? À coup sûr. Avec ses arrière-mondes anarchistes. Avec sa volonté si actuelle de ré enchanter un monde soumis à l'économisme. Avec son idéal de plaisir opposé à cet idéal ascétique que la droite n'en finit pas de célébrer. Reprenant l'histoire là où elle a manifesté pour la dernière fois ce génie singulier, Michel Onfray propose un achèvement de Mai 68 qu'il reconsidère à la lumière d'une fin de siècle convaincue de la mort des idéologies collectives. Cette Politique du rebelle est, assurément, le livre le plus radical, le plus violent, de l'auteur de La Sculpture de soi.

 

Contre-histoire de la philosophie : Tome 1, Les Sagesses antiques par Michel Onfray

Le Livre de Poche (1 juin 1999)
Dans cette Contre Histoire de la philosophie, Michel Onfray se propose d'examiner en six volumes vingt-cinq siècles de philosophie oubliée. Les manuels, les histoires, les encyclopédies, les travaux universitaires, les programmes scolaires, les colloques, les éditions, les traductions évitent soigneusement cet immense continent de la philosophie. Voilà pourquoi nous ne connaissons de cette discipline que ses protagonistes les plus austères et les moins drôles. Pour quelles raisons ? Parce que l'histoire de la philosophie est écrite par les vainqueurs d'un combat qui, en gros, opposa idéalistes et matérialistes. Avec le christianisme, les premiers accèdent au pouvoir intellectuel pour vingt siècles. Dès lors, ils favorisent les penseurs qui travaillent dans leur sens et effacent consciencieusement toute trace de philosophie alternative. D'où une occultation des matérialistes, des cyniques, des cyrénaïques, des épicuriens, des gnostiques licencieux, des frères et sœurs du Libre Esprit, des libertins baroques, des ultras des Lumières, des utilitaristes anglo-saxons, des socialistes dionysiens, des nietzschéens de gauche et autres continents peuplés de furieux personnages. Cette Contre histoire en raconte l'aventure. Le point commun de tous ces individus ? Leur goût d'une sagesse praticable, d'un vocabulaire clair, d'un exposé limpide, d'une théorie à même de produire une vie philosophique. A la manière des sages antiques, tous tournent le dos au langage obscur, à la philosophie pour philosophes, aux discussions de spécialistes, aux sujets professionnels pour faire de la philosophie un art de vivre - de bien vivre, de mieux vivre.

 

Capitalisme, désir et servitude par Fréderic Lordon

La Fabrique éditions (10 septembre 2010)
Comment un certain désir s'y prend-il pour impliquer des puissances tierces dans ses entreprises ? C'est le problème de ce qu'on appellera en toute généralité le patronat, conçu comme un rapport social d'enrôlement. Marx a presque tout dit des structures sociales de la forme capitaliste du patronat et de l'enrôlement salarial. Moins de la diversité des régimes d'affects qui pouvaient s'y couler. Car le capital a fait du chemin depuis les affects tristes de la coercition brute. Et le voilà maintenant qui voudrait des salariés contents, c'est-à-dire qui désireraient conformément à son désir à lui. Pour mieux convertir en travail la force de travail il s'en prend donc désormais aux désirs et aux affects. L'enrôlement des puissances salariales entre dans un nouveau régime et le capitalisme expérimente un nouvel art de faire marcher les salariés. Compléter le structuralisme marxien des rapports par une anthropologie spinoziste de la puissance et des passions offre alors l'occasion de reprendre à nouveaux frais les notions d'aliénation, d'exploitation et de domination que le capitalisme voudrait dissoudre dans les consentements du salariat joyeux. Et peut-être de prendre une autre perspective sur la possibilité de son dépassement.

 

D'un retournement l'autre : Comédie sérieuse sur la crise financière en trois actes et en alexandrins par Fréderic Lordon

Seuil (5 mai 2011)
Economiste, Frédéric Lordon est connu pour ses essais critiques sur la mondialisation financière, qui ont rencontré un grand succès public. Il a ici choisi une forme singulière, celle du théâtre, pour mettre en scène la crise de la finance mondiale. Le rideau s’ouvre : Messieurs les Banquiers, son Altesse le président de la République française, Monsieur le Premier ministre, Monsieur le Gouverneur de la Banque centrale et le petit peuple des conseillers de la Cour. La pièce peut commencer : complètement lessivés par la crise des désormais célèbres « subpraïmes » (sic), les Banquiers vont bientôt sonner à la porte de l’Etat pour lui demander de mettre la main au porte-monnaie…Frédéric Lordon se révèle un versificateur virtuose, qui a fait le choix de l’alexandrin pour raconter la déconfiture d’un système qui a tous les traits de l’Ancien Régime. Mais si la forme évoque la tragédie classique, D'un retournement l'autre est aussi une farce sinistre qui dresse un portrait dévastateur de notre élite (le lecteur reconnaîtra sans peine ses plus célèbres représentants). On rit jaune, à écouter cet aréopage de beaux parleurs affolés par l’interminable maelstrom qu’ils ont provoqué, mais qui jamais n’abjureront leur foi dans les vertus du marché. Crise de la finance, sauvetage public, Explosion de la dette et rigueur hystérique. Et comme d’habitude, à qui va l’addition ? Qui donc de la farce pour être le dindon ? On l’aura compris : le « retournement » à venir n’aura rien à voir avec celui d’un cours de bourse…

 

Après la démocratie par Emmanuel Todd

Gallimard (28 octobre 2010)
La crise de la société française – et des sociétés occidentales en général – conduit à se poser une question de fond : faut-il envisager la disparition du système démocratique ? Et, par voie de conséquence, quel système serait alors susceptible de le remplacer ? Cet ouvrage combine l’analyse instantanée et l’étude des processus de longue durée pour envisager la situation de la politique et de l’économie et l’évolution des structures familiales. De ce travail d’investigation se dégagent, entre autres thèmes, le caractère fondamentalement religieux de la crise actuelle (le religieux étant considéré comme structurant la société), le pessimisme culturel ambiant (conséquence de la stagnation éducative), la réapparition d’une stratification de la société (l’ascenseur social cher à la démocratie fait place à l’instauration d’une nouvelle oligarchie), l’impact du libre-échange provoqué par la mondialisation, la possibilité d’une réémergence de la lutte des classes (conséquence de la disparition des classes moyennes)… Dans ce nouvel ouvrage qui ne ménage personne dans aucun camp, Emmanuel Todd brille une fois de plus dans son rôle d’historien et d’observateur et se passionne pour ce sujet essentiel : où va notre société ?

 

L'origine des systèmes familiaux T1 par Emmanuel Todd

Gallimard (8 septembre 2011)
On connaît les apports décisifs d’Emmanuel Todd à l’anthropologie, particulièrement au rôle des types familiaux dans le temps. Au commencement, il y eut la volonté de montrer que la diversité des structures familiales traditionnelles explique les trajectoires de modernisation. Ainsi, la carte du communisme recouvrait-elle celle de la famille communautaire, associant l’autorité du père à l’égalité des frères ; la famille nucléaire absolue anglaise, libérale pour ce qui concerne les rapports entre parents et enfants mais indifférente à l’idée d’égalité, fut le substrat nécessaire aux développements de l’individualisme et du libéralisme politique anglo-saxons ; la famille nucléaire égalitaire du Bassin parisien, structurée par les valeurs de liberté des enfants et d’égalité des frères, légitimait l’idée a priori d’une équivalence des hommes et des peuples ; la famille souche, système fondé sur l’autorité du père et l’inégalité des frères, fut en Allemagne et au Japon le socle d’idéologies ethnocentriques dans le contexte de la transition vers la modernité. Pour autant, comment expliquer cette fragmentation de l’espèce humaine, sinon en remontant à l’unicité originaire, si elle avait jamais existé ? Au terme d’une enquête menée depuis plus de vingt ans, impliquant l’examen et la mise en fiche des organisations familiales de centaines de groupes humains préindustriels, Emmanuel Todd identifie et définit une forme originelle, commune à toute l’humanité : la famille nucléaire. Il reconstitue le processus de différenciation qui a mené aux émergences, successives ou simultanées, des divers types anthropologiques observables à la veille du déracinement urbain et industriel. Pour cela, il recourt à une anthropologie diffusionniste et non plus structuraliste et il emprunte à la linguistique le principe du conservatisme des zones périphériques. Il apparaît alors que l’Europe, placée sur la périphérie de l’Ancien monde, est sur le plan familial un conservatoire de formes archaïques ; nous sommes restés, pour ce qui concerne l’organisation anthropologique, assez proche de la forme originelle. Pour avoir ignoré des évolutions familiales paralysantes pour le développement technologique et économique, l’Europe a été, durant une brève période, « en tête » de la course au développement, bien que l’Occident n’ait inventé ni l’agriculture, ni la ville, ni le commerce, ni l’élevage, ni l’écriture, ni l’arithmétique.

 

La nouvelle grille par Henri Laborit

Gallimard (14 janvier 1986)
La nouvelle grille propose un moyen d'interprétation de l'expérience humaine en situation sociale. Le développement de la biologie cérébrale, qui commande aux comportements, a montré qu'il existait des liens entre la physique, dont la connaissance nous a permis de dominer le monde inanimé, et le discours logique. Celui-ci justifie toujours notre comportement qui, lui, n'exprime que les mécanismes inconscients aboutissant à la recherche de la domination entre individus, groupes sociaux, classes, Etats, blocs d'Etats. La biologie enrichit la physique de la notion d'information, qui n'est ni masse, ni énergie, mais mise en forme spécifique des systèmes vivants. Parmi d'autres, Aristote, Marx et Freud ont fourni de nouveaux concepts pour décoder le chaos de l'expérience et ont recherché les relations entre la matière et l'esprit. Mais ces théories ont pris naissance alors que la biologie, la biologie comportementale en particulier, n'était pas encore née. La nouvelle grille n'exclut pas les anciennes théories, mais les inclut de façon cohérente. Le monde n'est pas un magasin de pièces détachées.

 

La nouvelle école capitaliste par Christian Laval, Francis Vergne. Pierre Clément et Guy Dreux

Editions La Découverte (10 août 2011)
Ce qui ressemble aujourd'hui à un sabotage de l'école - suppressions de classes, réduction des effectifs enseignants et appauvrissement de la condition enseignante - ne suffit pas à caractériser la mutation historique de l'école. Celle-ci ne joue plus seulement une fonction dans le capitalisme, comme l'ont montré les analyses critiques des années 1970, elle se plie de l'intérieur à la norme sociale du capitalisme. L'" employabilité " est le principe et l'objectif de la normalisation de l'école, de son organisation et de sa pédagogie. L'école devient peu à peu un système hiérarchisé d'entreprises productrices de " capital humain " au service de l'" économie de la connaissance". Elle cherche moins à transmettre une culture et des savoirs qui valent pour eux-mêmes qu'elle ne tente de fabriquer des individus aptes à s'incorporer dans la machine économique. Les effets inégalitaires de la concurrence, la mutilation culturelle introduite par la logique des " compétences " ou la prolétarisation croissante du monde enseignant révèlent la perte d'autonomie de l'école par rapport au nouveau capitalisme et aux luttes des classes sociales autour de l'enjeu scolaire. Dans ce livre de combat et de théorie, les auteurs renouvellent la sociologie critique de l'éducation en inscrivant les mutations de l'institution scolaire et universitaire dans celles du capitalisme contemporain. Ils entendent ainsi donner à tous ceux qui se sentent concernés par cette problématique éminemment politique les outils d'analyse pour construire une alternative convaincante et résolue.

 

Le destin de l'univers: Trous noirs et énergie sombre par Jean-Pierre Luminet

Editions Gallimard (9 décembre 2010))
Rappelant les découvertes liées à la gravitation, l'auteur fait le point sur les nouveaux corps et phénomènes célestes observés, en particulier les trous noirs et l'énergie sombre. Il décrit leurs propriétés et explique les mécanismes qui régissent l'organisation de l'univers et son évolution probable.

 

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